Lieu : palais des Beaux-Arts de Lille

Date : 11-13 juin 2025

Date limite pour soumettre une proposition : 20 décembre 2024

Le projet « Ama-Mater : regards croisés sur les maternités antiques » (2023-2025) a pour ambition d’étudier les représentations et les réceptions de figures maternelles antiques, de l’Antiquité à nos jours. Les termes « ama » et « mater », signifiant « mère » respectivement en sumérien et en latin, rappellent la prise en compte des Antiquités dans la définition du corpus de mères étudiées, depuis les débuts de mondes cunéiformes (IVe millénaire av. n. è.) jusqu’au monde romain tardif (Ve siècle). L’équipe Ama-Mater est pluridisciplinaire ; elle mêle des spécialistes d’archéologie, d’histoire et d’histoire de l’art antique, médiéval, moderne et contemporain, mais également des chercheuses et chercheurs en arts du spectacle et une artiste plasticienne (https://www.meshs.fr/page/ama-mater).

La démarche de l’équipe Ama-Mater s’inscrit dans les renouvellements scientifiques qu’ont connus les réflexions sur la maternité depuis une vingtaine d’années, tant en sciences humaines et sociales, qu’en études visuelles et théâtrales ou encore en littérature. Les études sur les femmes et le genre menées depuis les années 1980 ont en effet permis une relecture des maternités, non plus seulement envisagées sous l’angle médical – et même obstétrical –, mais en tant que phénomène physiologique et social. Les chercheuses et les chercheurs se sont alors intéressés aux rôles de mère, mais aussi aux sentiments, émotions, droits et devoirs inhérents à cette fonction, ou supposés comme tels. Aussi la question des vulnérabilités, réelles ou supposées, et véhiculées par différents supports, anime-t-elle les réflexions au sein de notre projet. Nous nous interrogeons notamment sur les liens entre héritages des figures maternelles antiques et injonctions sociales et morales imposées – de nos jours encore – aux femmes en tant que mères. Notre regard sur les figures maternelles antiques participe-t-il à la diffusion d’un ethos imposé ou les réappropriations récentes de ces dernières permettent-elles aux femmes de s’affranchir de certaines normes et d’expérimenter d’autres pratiques de maternités ?

Cet appel à communications vise à réunir des chercheuses et des chercheurs de manière plus large afin de poursuivre les réflexions engagées depuis deux ans dans notre enquête pluridisciplinaire. Notre ambition est toujours de croiser les regards sur les différentes périodes et les approches propres aux différentes disciplines. Ainsi, nous visons à mettre en lumière les points de convergences et de divergences dans l’étude des maternités sur le temps long en nous appuyant sur des cas concrets de mères antiques à partir de sources diverses (textuelles, iconographiques, archéologiques, audiovisuelles…). Les pistes thématiques à aborder sont variées. Celles présentées ci-dessous ne sont en aucun cas exhaustives :

1. Devenir mère : situations et représentations
   Ce colloque est notamment l’occasion d’interroger les trajectoires de maternités dans l’Antiquité. Il s’agira d’abord de nous interroger sur les situations sociales et juridiques des femmes antiques qui deviennent mères dans les sources dont nous disposons. Aussi, nous interrogerons l’influence de certains critères comme l’âge, le mariage ou le milieu social d’appartenance. Il s’agit également de réfléchir aux implications liées à la maternité. Le statut juridique des femmes évolue-t-il lorsque ces dernières deviennent mères ? Par ailleurs, nous questionnerons les représentations des attributs liés à la maternité qui peuvent apparaître comme autant d’injonctions sociales et morales pour celles qui deviennent mères. Les réflexions proposées sur les normes et les valeurs associées aux maternités antiques, tant dans leur représentation antique que dans leurs héritages jusqu’à l’époque contemporaine, seront bienvenues.
2. Être ou ne pas être mères : types et pratiques de maternités
   Les pluriels des termes « mères » et « maternités » renvoient à la diversité des expériences de la maternité et des figures maternelles que nous pouvons rencontrer dans les sources antiques. Nous souhaitons identifier les différents types de maternité (biologique, symbolique, par adoption, par alliance…) et les formes que peuvent revêtir ces maternités. Alors que les représentations littéraires ou visuelles pour désigner la maternité servent à illustrer d’autres fonctions féminines -– pensons au vocabulaire religieux chrétien par exemple – il s’agira de questionner la pluralité des pratiques de maternités. Nous porterons un regard attentif sur le réinvestissement des figures maternelles antiques (mythologiques, divines, historiques…), connues ou méconnues, dans la continuité ou en contrepoint de leurs attitudes de mères, de l’Antiquité à nos jours. La question de la non-maternité de certaines femmes antiques, choisie ou subie, pourra faire l’objet de discussion dans ce cadre.
3. Agir et être perçue comme mère : agentivité ou vulnérabilités ?
   Les dangers de l’accouchement et les assignations de genre dans l’Antiquité ont placé les femmes dans une situation de vulnérabilité, non seulement physique mais également morale et sociale. S’intéresser aux pratiques maternelles ou à des actions menées en lien avec des fonctions maternelles modifie le prisme de la réflexion. Nous voudrions savoir si la maternité conditionne, de manière méliorative ou dépréciative, l’octroi ou la dévolution de certaines activités et rôles aux femmes. Aussi, les expériences et les pratiques de maternités apparaissent-elles comme le résultat et le vecteur d’agentivité ou de vulnérabilités pour les femmes ? Nous poserons également la question du pouvoir lié à la maternité. Les usages et réappropriations successifs des figures maternelles antiques ont-ils renforcé ces vulnérabilités supposées ou offert une relecture des maternités comme support d’empouvoirement pour les femmes ?

Ce colloque se veut un lieu de rencontre de différents parcours de chercheurs et de chercheuses, jeunes ou confirmés. Les communications retenues seront publiées. Les propositions de communication, en français ou en anglais, doivent être rédigées sous la forme d’un résumé de 500 mots maximum (avec titre provisoire, bref état de l’art, sources et méthodologies utilisées, principaux axes de questionnement). Ces propositions doivent être accompagnées d’un court paragraphe de présentation de l’intervenante ou de l’intervenant comprenant nom, prénom, rattachement, discipline et champs de recherche. Le dossier doit être envoyé à Caroline HUSQUIN (HALMA, UMR 8164, Université de Lille) (caroline.husquin@univ-lille.fr), Sonia MZALI (HALMA, UMR 8164, Université de Lille) (sonia.mzali@univ-lille.fr) et Lucie SALAMOR (HALMA, UMR 8164, Université de Lille) (lucie.salamor@univ-lille.fr).
Date limite d’envoi des propositions : 20 décembre 2024
Réponse pour la participation au colloque : autour du 20 janvier 2025
Le colloque aura lieu au Palais des Beaux-Arts de Lille les 11, 12 et 13 juin 2025. L’hébergement ainsi que les repas sur la durée du colloque sont pris en charge par l’équipe organisatrice. Les frais de transport pourront être pris en charge pour les jeunes chercheurs et chercheuses participant au colloque et ne pouvant recevoir le soutien d’une unité de recherche de rattachement.

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